Dimanche de la Toussaint - Année A

Toussaint 4PREMIÈRE LECTURE

« Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues » (Ap 7, 2-4.9-14)

DEUXIÈME LECTURE

« Nous verrons Dieu tel qu’il est » (1 Jn 3, 1-3)

ÉVANGILE

« Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12a)

La liturgie de la Toussaint nous propose trois textes du nouveau testament.  

 

Saint Jean, dans sa lettre, nous invite à voir, à éduquer notre regard par une vie de foi pour découvrir le vrai visage de Dieu : celui de l’amour. Notre baptême nous a ouvert les yeux à un regard d’enfant à son père et nous sommes enfants de Dieu, dès à présent. Notre espérance de voir le Fils de Dieu face à face et d’être transformé à son image nous rend déjà purs.

 

Cela nous conduit aux béatitudes de l’Evangile de Matthieu où la bouche de Jésus s’ouvre, pour sa première homélie, sur un mot :  « heureux » qui revient 9 fois dans son discours.

La recherche du bonheur… Valeur, aujourd’hui encore, ô combien importante pour notre société !

Pourtant, les mots qui accompagnent l’adjectif nous bloquent immédiatement car notre image du bonheur ne se retrouve pas du tout dans ces descriptions et les promesses faites pour un futur meilleur ne nous satisfont pas…

 

Mais… que peut alors signifier « Heureux » dans la bouche de Jésus ? Un gros pouvoir d’achat, une bonne santé, une vie facile ? Pourtant, dans la foule qui suit Jésus, il y a des affamés, des malades, des boiteux, des possédés. Heureux signifie peut-être en marche, bien parti, c’est un compliment, vous êtes dans le bon chemin vers le Royaume.

 

Ah ! Le Royaume ! c’est bien de cela qu’il est question dans ce texte, et pour le comprendre il faut s’arrêter quelques instants sur la première béatitude : « heureux les pauvres de cœur le royaume des cieux est à eux ».

La promesse est  au présent, elle est pour maintenant, pour aujourd’hui ! Qui sont les pauvres de cœur ? Le psaume du jour tente une réponse : « l’homme au cœur pur et aux mains innocentes qui ne livre pas son âme aux idoles ». C’est aussi tous les baptisés qui ont reçu l’Esprit de Dieu mais ont conscience que leur esprit ne puise pas suffisamment dans ce bien qu’ils portent en eux, « ceux qui n’ont pas le cœur fier, ni le regard hautain ». Donc, le bonheur proposé par Jésus n’exclut  pas la souffrance et c’est dans cet esprit que nous pouvons le mettre au service du Royaume.

 

Notre aujourd’hui est transformé par le monde à venir et ce monde à venir nous est révélé par les textes apocalyptiques dans une description de la dernière Toussaint : « ne détruisez pas le monde avant que nous ayons marqué le front des serviteurs d’Israël et du nouvel Israël, ils sont une multitude (12*12*1000). En présence aussi d’une foule immense, de toutes nations, races, peuples et langues,  debout en vêtements de noce, blancs avec des palmes à la main. »

 

La fête de la Toussaint,  alliance du passé du présent et du futur,  nous tourne vers la vie éternelle où ces trois notions de temps disparaissent.

2020 toussaint méditation